Toi
A dix pas par hasard
J’ai croisé ton regard.
Mon âme déjà troublée,
Mon cœur déjà blessé,
Ne devait que savoir
Où et quand te revoir.
Je t’ai revue souvent,
Craignant qu'à ces instants
Mon sourire hésitant,
Un seul pas déchirant
Me sépare de toi
Pour écouter ta voix.
Souvent l’ai-je écoutée,
Voulant toujours plus près,
Qu’un petit désarroi,
Un tout petit émoi,
Ne m’éloigne une fois
Qu’à un souffle de toi.
Souvent m’a t’il troublé,
Désirant effleurer,
Et m’approcher encore,
Et ressentir plus fort,
Pour une fois goûter
Tes lèvres et ton baiser.
Souvent ai-je fondu,
Si tendrement ému,
Découvert sous mes doigts,
Toujours si maladroits,
Plus près de tout mon cœur
Ta peau et sa douceur.
Souvent elle m’enivra,
Souvent elle m’effleura,
Je rêve d'un parcours
Où dans le demi-jour
Je caresse le dessein,
De découvrir ton sein.
Souvent ils ont bercé
Le plus doux des baisers,
Entraînant mon élan,
Mon corps éperdument,
Au plus profond de toi,
Le plaisir me foudroie.
Trente ans déjà,
Par hasard,
J’ai croisé ton regard.
Mai – août 2004
Nuages
Mon tout petit nuage Blanc
Tu viens par-dessus tous les vents
Souffler dans mes yeux les couleurs
Comme un trait de soleil
Sur des milliers de fleurs
Serait tombé du ciel.
Mon tout petit nuage Gris
Tu viens par-dessus tous les bruits
M’offrir de ton cœur la clémence
Comme un midi trop chaud
Où le ciel de son silence
Endort les hommes et les oiseaux.
Mon tout petit nuage Noir
Tu viens par-dessus l’ombre du soir
Poser sur mes lèvres tes baisers
Comme un air léger tirerait
Dans le ciel un grand voile
Allumant tour à tour les étoiles.
Juin 2005
Egaré
Je me suis égaré
Dans un grand champs de mai
Et mesuis retrouvé
Sous un nuage noir
Je me suis égaré
Dans un grand champs de blé
Et me suis retrouvé
Dans l'orage le soir
Je me suis évadé
Dans les vignes dorées
Et je suis arrivé
Perdu et sans mémoire
Je me suis évadé
Dans les vents étirés
Et je suis arrivé
L'hiver, transis, gelé
Je me suis assoupi
Dans un grand champs givré
Tout recroquevillé
Avec mon cauchemar
Je me suis endormi
Au pîed de ce pommier
Me suis plus réveillé
dans ce grand champ de mai
Juillet 2005
Mai
Juin
Juillet
Aoüt
Septembre
Octobre
Novembre
Décembre
Janvier
Février
Mars
Avril
La pierre
La lourde pierre grise et sombre
S’immobilise
Dans son silence.
Toujours plus dure, insensible et sourde,
Se tait
Ne roule plus, ne s’use plus que par le vent
Que par le temps,
Que par le chaud qui la sèche
Et le froid qui la durcit
Vol arrêté en plein vol
Course figée en plein élan
Chant tu en pleine vie
Cailloux écrasé sur le sol
Immobile et silencieux
Gris et granuleux
Possèdes-tu la vie ?
juillet 2005
Hiver
Par un ciel écrasé
Du grand froid de l’hiver,
Engourdi, je paresse.
M’endormir étouffé
Par mon destin amer
Ma vie, je te laisse
Hiver 2006